Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les enfants de la parole

20 janvier 2015

Le temps de la responsabilité

Dimanche 11 janvier gagnerait à devenir le premier jour du reste de notre vie collective, une nouvelle ère de responsabilité à la fois individuelle et collective.

Chaque participant à ce beau rassemblement a eu ses propres raisons, ses propres motivations, sa propre manière de vivre sa participation tout en ayant ressenti cette énergie issue du collectif.

Nous sentons bien que cette marche souligne l’envie du peuple français de reprendre les manettes dans un contexte de haute complexité économique, sociale et géopolitique.

Nous ne pouvons plus en rester à l’anathème des responsables, ceux à qui nous avons confié les clés de la République, comme si nous pouvions nous en abstraire et leur laisser seuls la direction du pays.

Ils ont déjà beaucoup à faire pour veiller à notre Sécurité et à la Protection de ceux qui en ont le plus besoin en France comme à l’étranger. La Police, l’Armée, la Justice, la Santé, telles doivent être les missions clés de l’Etat. Pour le reste, cela relève d’une responsabilité partagée entre l’Etat qui ne peut pas tout et la Société qui peut beaucoup dès lors que l’Etat prend en charge les missions listées ci-avant.

Cette maison, dont nous avons cru pouvoir confier les clés à un trop petit nombre d’entre nous, c’est la nôtre et quand elle brûle, nous devons alors créer une chaîne de solidarité pour éteindre le feu et empêcher qu’il reprenne plus tard.

La responsabilité de cette belle Maison qu’est la France incombe à chacun d’entre nous, elle requiert de ne plus laisser d’espace à l’ignorance, à l’incivilité, au manque de respect, à l’intolérance …

Une vigilance nécessaire de chaque instant : aucun acte, aucun mot, aucune pensée nauséabonde ne doit nous laisser muet, inactif.

Je suis Charlie, le cri de ralliement de tous ceux qui ont décidé que « plus jamais ça », le No pasaran ! du 21e siècle : se sentir fort lorsque la peur pointe à l’horizon face à ceux qui en permanence testent nos réactions pour vérifier s’ils peuvent faire encore un pas de plus vers l’indignité et la barbarie.

Chacun peut agir à son niveau et cela ne marchera d’ailleurs que si chacun en prend pleinement conscience

La conscience écologique certes pour l’avenir de notre Terre, mais aussi la conscience morale et le courage collectif pour l’avenir de notre pays.

Les Egyptiens se sont comptés sur Internet avant de se rendre dans la rue pour s’émanciper. Nous nous sommes comptés dans la rue, continuons à le faire partout où il le faut, dans la rue mais aussi sur Internet pour y trouver l’énergie et le courage face à tous ceux qui veulent nous diviser et remettre le feu en soufflant sur des braises.

Agir à la maison lorsqu’un enfant a besoin de repères sur le vivre-ensemble, agir à l’école et au lycée lorsqu’un jeune a besoin de comprendre le passé pour éviter d’en répéter les erreurs, agir dans la rue, agir sur Internet dès que surgit un propos déplacé ou haineux, …

« Plus jamais ça » disait-on déjà après la Shoah .  Le 13 janvier a sonné le rappel à ce mantra, propice à la dénonciation de toutes les atteintes à notre humanité.

On entend parfois que le Front National pose de bonnes questions mais apporte de mauvaises réponses. C’est déjà une première défaite que de penser ainsi, la réalité c’est que le Front National ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes sans apporter aucune solution, c’est un cancer de la société française qu’il est temps d’éradiquer car de même que l’islamisme radical n’est pas l’Islam, le Front National n’est pas la Nation, ces cancers ont déjà produit leurs métastases. Il est temps de prodiguer des soins intensifs à la société française.

  • Chacun doit se sentir solidairement investi du pouvoir de dire non à ceux qui petit à petit débordent du cadre républicain, glissent peu à peu sur le terrain friable de nos peurs : d’abord par des mots désagréables puis des insultes puis des crachats puis des coups puis des atteintes mortelles préméditées et organisées: agissons fermement dès le premier dérapage, opposons un front du refus, à plusieurs chaque fois que nécessaire pour se sentir plus forts (en mobilisant les autres par un «Je suis Charlie » à haute voix, comme dans le passé on a pu dire « Touche pas à mon pote »), sans faire usage de la force à notre tour ( sauf lorsque l’autre ne nous en laisse pas le choix ni le temps et qu’alors nécessité fait loi ). Dire non dans la rue mais dire non aussi sur les réseaux sociaux : s’opposer systématiquement à l’inacceptable mais aussi le signaler aux autorités qui sont maintenant, enfin, prêtes à sévir sérieusement.

 

  • Chacun doit être attentif à la bonne intégration de tous, au sport comme au travail, dans l’univers culturel comme dans l’univers technologique, être en permanence sensible à la présence de la diversité, de la différence dans les corps sociaux, clubs, associations, entreprises. Chacun qui en respecte les règles est bienvenu dans la Maison France.

 

  • Chacun doit aussi comprendre que l’ampleur des enjeux nous oblige à accepter les efforts demandés par l’Etat : payer ses impôts en France est la moindre des choses pour que l’Etat dispose de toutes les ressources nécessaires, mais aussi ne pas faire systématiquement obstruction aux besoins de réformes en s’obligeant au dialogue et au compromis, l’esprit critique oui, dans un esprit de construction commune. Nous avons la responsabilité d’accepter des sacrifices matériels supplémentaires pour ne pas avoir à sacrifier l’essentiel, et cette responsabilité doit porter prioritairement voire exclusivement sur ceux qui ne luttent pas déjà pour juste survivre au quotidien.

 

  • Chaque adulte doit se sentir dépositaire des responsabilités que l’on a trop rapidement (et lâchement ?) abandonné aux seuls enseignants : l’éducation de nos enfants et pas seulement de nos enfants personnels, mais bien de l’ensemble des enfants de la République. Le rappel des valeurs, la transmission de notre Histoire qui a fait de nous ce que nous sommes, a forgé notre identité – il est tellement important et vital de connaitre ce passé collectif pour créer son futur. Nous devons trouver ensemble les bons arguments, les diffuser le plus largement possible pour que chacun puisse s’en servir, les raffiner  autant que nécessaire à l’épreuve de l’adversité. Créer de nouveaux dispositifs associant la société civile aux enjeux des enseignants. De même que les Restos du Cœur sont venus à bon escient compléter d’autres dispositifs centrés sur l’habillement ou le logement, lançons un nouveau dispositif, les Enfants de la Parole, qui associe les Français dans toute leur diversité à l’éducation civique et éthique de nos jeunes, créons des équipes de parents qui aillent dans les écoles primaires, les collèges, les lycées, pour échanger inlassablement dans tout le pays avec les jeunes qui ne se reconnaissent pas aujourd’hui dans le mouvement qui s’est levé : nous ne devons en aucun cas les juger mais les écouter, faire remonter leur parole lorsqu’elle fait sens ou faire nos meilleurs efforts pour les convaincre et les faire adhérer aux valeurs de la République, en complément du travail difficile et tellement nécessaire de nos enseignants. Il en va de l’avenir de notre pays et probablement au-delà.

 

Le temps de la responsabilité est venu, chacun a un rôle à tenir.


 

Publicité
Publicité
Les enfants de la parole
  • Les enfants de la parole est une association dont l'objet est d'impliquer les Français dans toute leur diversité dans un dialogue avec les enfants, du primaire au lycée, sur les sujets de liberté d'expression, de tolérance, de respect.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Pages
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 133
Publicité